CHAPITRE 38

CHAPITRE 38. Vendredi 25 mai. Et les questions...Devis toujours surprenants. Après l'opération balcon voici l'opération ventilation mécanique. Les ouvriers doivent procéder aux travaux de nettoyage des grilles d'aération. Lors de leur premier passage ils n'ont pas pu accéder à mon appartement d'où ce dernier avis pour ce matin. Je n'ai pas le choix. J'espère seulement que ça ne se passera pas comme pour le robinet d'eau.... Il est huit heures. J'en ai profité, avant le lever du soleil, pour faire un peu de ménage. Je me suis attaqué à la poussière avant que celui-ci ne brille trop. Car depuis deux jours le temps a changé, le soleil étale sa superbe et à l'image d'hier les températures devraient atteindre les 27-28 degrés et peut-être plus ! Et moi qui suis bloqué ici. J'essaye de voir les choses du bon côté à l'image d'un proverbe tibétain « Si un problème à une solution, il ne sert à rien de s'inquiéter. Mais s'il n'en a pas, alors s'inquiéter ne change rien ». « N'ayez pas peur du bonheur : il n'existe pas. » Michel Houellebecq. J'ai décidé de profiter de cette matinée pour mettre les affaires au clair au sujet du croque-mort. Depuis que j'ai récupéré les deux factures, une pour Alain et une pour moi, je continue de naviguer en plein brouillard. Un peu comme pour la lettre de Joëlle, j'ai mis beaucoup de temps pour remettre la main sur ces deux factures. C'est le bordel à la maison. Enfin, j'ai remis la main dessus et la Surprise ! Moi, confiant – le fiant serait-il en trop ? - j'ai récupéré ces factures, enfin si l'on peut appeler cela factures, et arrivé à la maison je les ai classées. Mal, certes, d'où ce temps passé, mais archivées. Puis j'ai voulu remettre la main dessus. Ce fut, je le reconnais, un peu laborieux mais j'y suis arrivé et là comme une petite claque derrière la tête. Une gifle, vous croyez ? Les deux factures, écrites à la main bien sûr, avait le même mandataire, mon frère. Que dois-je penser ? C'est une machination ou quoi ? Depuis mon passage et le devis récupéré je fais une fixation sur ce monsieur aux factures manuelles. A cet instant, ce n'est pourtant pas si vieux, j’avais repéré dès la remise des documents cette singularité. Qui fait encore des factures à la main ? Facture à la main ne rime-t-elle point avec magouille ? Je n'ai pas voulu aller plus loin dans ma réflexion à ce moment précis, devrai-je le regretter ? Et puis avec l'insistance constante d'Alain et de Bernadette « Oui mais c'est normal de le payer, il a fait un travail...Bon, on se voit quand ? J'envoie ton chèque avec le mien... ? » Je n'ai pas eu vraiment le choix. Il fallait se dépêcher. Coûte que coûte, presque une histoire d'honneur. « Ce n'est pas seulement notre ignorance, c'est notre connaissance qui nous aveugle. » Edgar Morin. Je n'imagine pas une seconde que mon frère puisse avoir un quelconque rapport avec cette histoire. Par contre j'imagine très bien Angélique, peut-être Joëlle, appeler pour lui mettre un coup de pression. Plusieurs peut-être ! Je les imagine en victimes, manipulés. A mon image en quelque sorte. Mais alors à qui profite le crime ? Enfin, là, en l'occurrence le vol avec ces fausses factures au montant sur gonflé. Ce serait le croque-mort qui aurait abusé d'une jeune fille avec des prestations démesurées ? Pour ma part j'ai du mal à y croire connaissant Angélique et son art d'être avare. C'est l'un de ses frères, qui un jour m'a informé de la situation. Un peu par hasard d'ailleurs. Je l'entends encore me dire « Mais ma sœur est la personne la plus avare dans ce monde... » Et de me donner de nombreux exemples et les dates correspondantes. Une association diabolique entre Angélique et le croque-mort ? Et Joëlle dans tout ça ? Victime ou complice ? Joëlle, j'aime à l'imaginer comme mon frère Alain mais est-ce bien la réalité ? Que de questions ? Je marche sur des œufs, non ? Si je veux être tout à fait sincère je pencherais plutôt pour la deuxième proposition, une association Angélique et le croque-mort. Quand on est capable de déménager tout un appartement sans rien n'en dire à l'un des principaux intéressés, je crois que tout est dit, inscrit dans la pierre. Et je ne parle pas du courrier non daté ou d'un quelconque partage. Ah si, pour l'enterrement elle m'a remis ce classeur sur la coupe du monde avec mes propres photos et des articles découpés. Quelqu'un a parlé de foutage de gueule ? « La mort des parents ne devient définitive que le jour où les enfants ne sont plus là pour les évoquer » insistait Benoite Gould. Ici, le problème ne se pose pas, ne se pose plus. Bon, sachant tout ça, je fais quoi ? Pour l'heure j'ai décidé de faire une fixation sur le croque-mort. Cet après-midi j'ai prévu de retourner à la médiathèque, avec feuilles et stylos cette fois ci, pour repérer les adresses des principales pompes funèbres de la ville. Après j'hésite pour la journée de samedi soit je pars à Saint Paul, la voiture est chargée de graviers pour réaliser une allée, soit je trie les papiers de la mère récupérés chez ma sœur. C'est le temps qui me manque. Je pense au notaire notamment. Ces papiers à trier risquent de me prendre énormément de temps. J'espère que pour les quatre cartons cela ira assez vite mais je me dis que pour ce qui est de la sacoche cela risque de me prendre un certain temps pour ne pas dire un temps certain. Car il y a sacoche et sacoche : Là, c'est plus proche des cartables à l'ancienne, la version grand format avec plein de chemises différentes et des enveloppes de toutes les dimensions. Je vais devoir hiérarchiser mes informations, prendre une décision, un plan et m'y tenir. Pour la journée de lundi soit j'ai le temps de finir mes devis et j'irai l'affronter soit je remettrai ceci à mardi. De toute façon j'ai prévu un plan d'attaque. Ne jamais sous-estimé son adversaire. C'est François de la Rochefoucaul qui précisait « Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur ». André Comte-Sponville poursuit cette course à la médiocrité « L'homme n'est pas foncièrement méchant. Il est foncièrement médiocre, mais ce n'est pas de sa faute. » Je n'ai pas prévu qu'un seul plan mais deux, et oui il va peut-être falloir s'adapter. Premier plan : J'arrive et je lui dis « Au fait monsieur vous vous êtes trompé. Sur les deux factures que je suis venu récupérer chez vous, vous avez mis mon frère en mandataire ». A cela il devrait me répondre « Ah oui, excusez-moi, je n'ai pas fait assez attention. Je devais être distrait...Je vous la refais ». J'attendrais bien qu'il est fini. Je vérifierais cette fois-ci, je plierais cette facture dans la poche de mon blouson et je lui dirais « Vous faites toujours vos factures à la main ? ...Donc je considère que ceci est une facture » Il devrait bredouiller un truc. Et là, la deuxième lame comme pour les rasoirs. Moi « J'allais oublier, je voulais vous montrez quelque chose ». Au lointain, il me semble voir un petit homme, trapu, les cheveux en bataille et pas vraiment des plus réveillés...Columbo ! Je sortirais les devis et les poserais sur la table. Et là j'attendrais. Je lui donnerais tout le temps dont il a besoin. On parlera de cercueil premier prix, des porteurs mais on connait la chanson. J'ai aussi prévu de mettre un coup de pression quant au marbrier. La mère s'était renseignée, elle savait que l'on n'avait pas besoin de soulever la pierre. Elle voulait qu'il en soit ainsi et l'avait d'ailleurs noté pour ses dernières volontés. Si je n'obtiens pas ce que je souhaite, à savoir la vérité, je parlerais, peut-être, ce n'est pas sûr que ce soit le meilleur moment d'où mes réserves, de facture antidatée et non signée par les mandataires. Je ne parlerais pas des bagues prisent, lors de la mise en bière, à la défunte. Je dirais simplement « Bon on ne fait rien... D'accord...Je vous dis à très vite ! » Et dans ce cas, direction le tribunal. Mais en ai-je vraiment le droit ? Existe-t-il une date après laquelle on ne peut plus rien ? Ceci pourrait expliquer cette facture antidatée. Je pense de plus en plus qu’Angélique et le croque-mort sont de mèche. Je pense même qu'un des chèques ira pour l'enterrement et l'autre divisé à parts égales. Près de deux mille euros à se partager, à deux, le tout non déclaré. Je n'arrive pas à y croire ! Fin du premier plan. 21VN32TX43QS54CE65SQ... Ouverture du deuxième. En réalité il débute comme le premier. « Monsieur vous vous êtes trompé. Sur les deux factures vous avez mis mon frère en mandataire » A cela il devrait ne pas répondre « Ah oui, excuse-moi, je n'ai pas fait attention, j'étais distrait...Je vous les refais » mais plutôt au choix « Maintenant je ne peux plus rien changer... La facture correspond, c'est pareil... » Je dois trouver une parade en pareil cas. Et je l'ai trouvée. Pour cela j'ai besoin d'un grand sac, style courses ou sport, avec dedans et dans le désordre, une bouteille d'eau, une bouteille vide et de café, du papier et des stylos, des journaux, une radio, des grilles de sudoku et de quoi me sustenter. Si pareil cas devait se produire, je m'attends à tout, j'irais m'asseoir sur son canapé et je ne bougerais plus. Je pourrais tenir un siège. Enfin le mot est peut-être un peu fort mais je suis au moins capable de rester la nuit, ne serait-ce que pour l'emmerder. Bon, j'ai encore jusqu'à mardi, au plus tard, pour peaufiner le tout. Me revient en mémoire un vieux proverbe chinois « Ce n'est pas le but de la promenade qui est important mais les pas qui y mènent ». « Un problème sans solution est un problème mal posé. » Albert Einstein. Il est midi passé et mes pas vont m'emmener à la médiathèque. Pour info, l'ouvrier des grilles d'aération est passé à neuf heures. Tout s'est déroulé à merveille. L'opération a pris deux minutes. J'ai signé. Merci et bonne journée ! Devant l'ordinateur je me dis que la dernière fois je ne devais pas donner l'heure, aujourd'hui je découvre au moins une bonne dizaine, voire plus, d'enseignes de pompes funèbres. Bienvenue dans cet autre monde ! Je note l'adresse de la société que je devais voir la dernière fois car, hélas, ma mémoire n'a pas été aussi fidèle que je le pensais. Au final j'ai près d'une dizaine d'enseignes, certaines de grands groupes et d'autres plus locales. Je quitte la médiathèque, il n'est pas loin de quatorze heures. La première adresse par laquelle je vais débuter est une rue que je connais bien, normal, j'y ai travaillé un temps. C'était il y a presque trente ans, je travaillais dans une agence de voyages. Dans cette rue il y avait plein d'agences du même style, aujourd'hui il n'en reste qu'une seule. Elle est à dix minutes à pied. Je devrais arriver à l'heure de l'ouverture. 2 C'est l'idéal, mais que demande le peuple ! Quand j'arrive il est pile quatorze heures. r + ar + b = 0 J'ouvre la porte, fermée. Pourtant il est bien noté que la réouverture est fixée à cette heure. J'attends. Je fais du lèche vitrine. Quand soudain, je ne l'avais pas vu auparavant, une dame ouvre et referme aussitôt derrière elle. Je regarde l'heure, il est quatorze heures cinq. Tout le magasin reste plongé dans l'obscurité. A quatorze heures dix elle ouvre enfin. Je lui dis dans la foulée que c'est au sujet d'un devis et quand je relève la tête pour la regarder dans les yeux, je n'y vois rien. Cette dame me fait penser à quelqu'un proche de deux de tension. « On doit récupérer le corps...C'est à dire que le monsieur n'est pas là...Il sera là à seize heures... » Je préfère couper court « D'accord, merci madame... ». Elle referme la porte avec le même entrain que son débit. Bon, ça commence mal ! n ' La deuxième adresse que j'ai notée est à l'opposé de la ville. y + ay + by = 0 Un tramway plus tard je suis sur place et qui plus est dans la bonne rue. Je rentre. Une dame arrive « Venez, entrez dans mon bureau » Avant toute chose elle a besoin de renseignements et les renseignements ce n'est pas mon fort. Nom, prénom, date de naissance...Quand elle arrive à mon adresse je lui réponds du tac au tac « Écoutez madame je suis venu pour un devis. Ces renseignements me semblent largement suffisants » A cela elle rétorque « Mais sans ça je ne peux me servir de l'ordinateur ». Je me lève et je m'en vais. Ça commence vraiment mal. « Il n'y a d'autre enfer pour l'homme que la bêtise ou la méchanceté de ses semblables. » Marquis de Sade. Je ne fais que quelques pas quand, dans la même rue, une nouvelle enseigne. C'est le cas de le dire, elle vient tout juste d'ouvrir. Une jeune dame sort d'un bureau. Je raconte mon histoire de devis et que c'est pour moi. J'aime bien leur tête quand j'annonce ça, c'est marrant. Cette dame m'a l'air fort compétente. Je pose beaucoup de questions auxquelles elle trouve toujours la solution. Ensemble nous prenons la direction des urnes. Devant une étagère elle me montre les différentes urnes et comment sont assurées l'herméticité de chacune. On prend le temps, c'est très intéressant. Certes, parfois nous ne sommes pas toujours d'accord, notamment quand elle me parle de frais administratif à hauteur de deux cent euros. Je maintiens que ce soi-disant travail, fort cher au demeurant, se résume à quatre coups de téléphone et deux mails. Je lui dis de les enlever. Au final elle me propose de sortir le devis et d'ajouter à la main les frais. Nous tombons d'accord. Le net à payer s'élève à 2221 E, plus les frais à 200 E. Je la remercie de sa compétence et de sa disponibilité. Au fait, j'ai trouvé une solution pour passer les barrages de présentation. Je donne une ancienne adresse et dis que je viens de changer de numéro de téléphone et si cela s'avère nécessaire j'explique que mon téléphone, je ne l'ai pas sur moi. Un bus plus loin, nouvelle enseigne. Ils font partis des grands groupes, peut-être les leaders. Un jeune homme arrive, style la petite trentaine, très imbu de sa personne. « Moi monsieur cela fait douze ans que j'exerce. Je connais très bien mon métier ». Je réponds du tac au tac « Seulement douze ans ». Il bredouille un truc mais je n'y fais pas attention. Il récupère le devis et dès la première ligne nous ne sommes pas d'accord « Monsieur, en démarches administratives vous êtes les plus chers du marché. -Oui, mais avec nous, il y a le service ! » Au bout d'un certain temps il est prêt à enlever le maître de cérémonie qui me semble ne servir à rien et coûte 204 E. Résultat des courses 2566 E, moins 204 soit 2362 E. Il parle énormément alors poliment j'écoute. Le problème c'est que plus on parle et plus on a le risque de dire des bêtises et c'est le cas. Je lui dis que, d'après mes renseignements, ce qu'il avance est faux. Il le prend mal mais il est bien obligé de faire avec. Avec diplomatie, je lui dis que je vais ultérieurement regarder de près ces devis et rien ne dit... Je regarde les prix mais aussi les prestations. Il a l'air tout à coup plus heureux, presque détendu. Il me dit même qu'il espère que je ferai le bon choix. On peut toujours espérer... Ne doit-on pas souvent apprendre à coup de désillusions ? 9/41 = 0,2195121951.. Ces rendez-vous en tête-à-tête ne me la prennent pas mais prennent beaucoup de temps. C'est un peu normal. On voudrait nous faire croire que nous sommes dans un monde de bienveillance mais ce n'est qu'un leurre. On devrait peut-être plutôt dire dans un monde de bis nounours. Bonne nuit, les petits ! Je repense à une dame qui un jour m'avait dit « Mourir, c'est dormir sans les rêves » Ma situation déroute au début mais très vite le naturel revient au galop. Et on essaye de me refourguer ça et – ou ça. Presque tous m'ont parlé d'un bulletin de souscription pour mes obsèques. Comme s'en vante mon dernier interlocuteur « C'est du sur mesure ! ». On ne connaît jamais la vérité, seulement la nôtre, bien à nous, faite sur mesure. Là, il y a mesure ! Je leur réponds que ceci ne m'intéresse pas. Ce n'est pas ceci que je suis venu chercher mais un devis. Bon, je regarde l'heure. Bientôt dix-sept heures. Comme je ne suis pas très loin du centre-ville, je vais voir « deux de tension ». Ça sera mon dernier rendez-vous. Quand j'arrive « deux de tension » a disparu. Le magasin situé dans une rue étroite essaye de profiter de la lumière du jour mais sans véritable lumière le résultat est plutôt triste. J'ouvre la porte. « Nous ne reconnaissons pas vraiment dans les faiblesses de l'autre les reflets des nôtres. » Gérald Bronner. Derrière un bureau, un homme au téléphone, m'invite à m'approcher puis à prendre place. Il s'excuse...Puis un double appel. Je reste là, assis, sagement, face à lui. Où que mes yeux se posent je trouve la décoration, enfin plus précisément les peintures des murs, des portes et du plafond, choquantes. Oui le mot n'est pas trop fort. Ce magasin mal éclairé semble d'une autre époque. Ça fait sale bien que quelqu'un ait entrepris de refaire les peintures récemment. Ils ont choisi un marron. Bon, le marron ou autre chose c'est pareil, non ? J'ai envie de dire, oui et non ! On imagine un marron qui recouvre aussi bien les murs, les portes et les encadrements, le plafond...Tout est marron. Uniforme et marron. Uniforme mais marron. Marron ! Et ce ne sont pas les couronnes en plastique, même les fleurs semblent fatiguées, accrochées au mur qui vont égayer les lieux. Quand je vois ça j'ai l'impression d'être déjà six pieds sous terre, on dirait que j'assiste à mon propre enterrement. Que je suis sous terre, ne manquent que les vers ! Mais qui a fait la décoration ? J'en suis là dans mes constatations quand l'homme raccroche. Je sors ma phrase d'accroche et c'est parti. Pour la première fois je retrouve les devis à la main. Il est à l'image de son magasin, d'un autre âge. Il prend bien le temps de m'expliquer et il a des arguments tout à fait valables mais on sent en lui pourtant une certaine fatigue. Je me demande depuis combien de temps – trente ou quarante ans – il est là, derrière son bureau, à ressortir ce même discours. Parfois et notamment quand je dis, sans les nommer, ce que m'ont déclaré ses concurrents il semble comme reparti au combat. « Si on vous a dit ça, permettez-moi Monsieur, de vous dire que c'est faux... » En tout cas il prend bien en considération tout ce que je lui demande et arrive à la fin à la somme de 2174 E. Il ajoute à la main « Si pas d'église et cérémonie au crématorium retirer deux porteurs ». Amputer de 210 E le devis arrête de franchir les deux mille euros pour s'installer à 1964 E. Outre un devis tout à fait respectable, il est même le moins cher, il m'apprend énormément de choses. Pour lui les chambres réfrigérées ne lui posent aucun problème et de précisez « Nous nous arrangeons pour faire l'enterrement sous trois jours ». - Oui, mais si cela dure plus longtemps, je pense notamment au délai de crémation... » Il a son plan. « On fait la mise en bière avant les trois jours puis on laisse le corps au crématorium, c'est gratuit ». Je reste dubitatif mais je me dis que c'est son boulot. Il doit savoir, non ? -------------------------------------------------------------------- En fait depuis le début, et cela jusqu'à la fin – sauf pour la toute première enseigne – ces représentants des pompes funèbres se tirent dans les pattes, parfois même ouvertement. Il y en a même un qui m'a affirmé « Ah je sais, c'est la société X, mais c'est faux ! Vérifier bien monsieur ! » Fatigué à mon tour je rentre chez-moi. Dans le bus une musique me berce, j'entends la voix de Bertrand Russel qui souligne « L'ennui dans ce monde, c'est que les idiots sont sûrs d'eux et les gens sensés pleins de doutes » et Françoise Sagan de conclure « Nous sommes peu à trop penser, trop à penser peu ». 4 2 6 4 1 _ ( – 6 + --- ) x 5 + --- x --- + 3 + --- x V81 3 3 4 3

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