CHAPITRE 34
CHAPITRE 34.
Début mai, la suite.
La mère, la fille et la petite fille même combat, même hypocrisie.
Je me suis réveillé avec Jules Renard dans la tête « Si l'argent ne fait pas le bonheur...Rendez-le ! ».
Comme entre deux rêves je l'entendais très nettement. Dans mon discours imaginaire, Spinoza répondait « Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas détester, mais comprendre ». Et Mme de Stael aurait même ajouté « Comprendre c'est pardonner ».
En attendant, depuis près d'une semaine, je me réveille avec une horloge dans la tête. Chaque fois que je regarde l'heure il est cinq heures du matin, à un quart d'heure près. Et quel que soit l'heure du coucher. C'est fatiguant à la fin. Je pense à ma mère, à ma sœur et à ma nièce.
Elle qui parlait, lors de la cérémonie, de « meilleure amie » j'y vois plutôt une histoire de gènes. Elle qui parlait de « refus de toute hypocrisie » j'y vois, au contraire, un manque total de sincérité. Des personnes qui affectent des sentiments, des opinions qu'elles n'ont pas voire qu'elles n'ont jamais rencontrés de toute leur existence. Le mal ne peut pas engendrer le bien.
Henri Frédéric Amiel est là pour en témoigner « Respecter dans chaque homme l'homme, sinon celui qu'il est, au moins celui qu'il pourrait être, qu'il devrait être ».
J'ai déjà dit à ma nièce, et non à ma mère, qu'elles prêchaient le faux pour savoir le vrai alors qu'elles n'avaient rien à voir avec l'histoire. Elles se prennent pour des gens importants, des personnes qu'elles ne sont pas et ne seront, hélas, jamais. Elles n'ont même pas une qualité perdue ou prétendue. C'est Nietzsche qui déclarait « Nous sommes semblables à des vitrines où nous arrangeons constamment avec nous-mêmes les prétendues qualités que les autres nous prêtent. ». Là, c'est le vide ! Elles semblent vivre dans un monde de futilité, en dehors de toute moralité. Des gens pour qui le doute n'existe pas – Alors qu'il est connu que le doute caractérise l'humain – tellement certaines de leur intelligence et de leur perfection. La certitude c'est l'arme des faibles. Et même Emmanuel Kant est là pour le confirmer « On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter » C'est également lui qui disait « La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous en rendre digne ».
« Rien de plus habituel que de
sentir que les autres ont une part de
responsabilité dans nos échecs, tout comme
c'est une réaction ordinaire d'oublier ceux qui ont
pris part à nos réussites. » Truman Capote.
Angélique a toujours été très prétentieuse, même pendant l'enfance. Après c'est devenu pire. L'école ne l'intéressait pas, d'ailleurs elle n'y est pas restée longtemps. En réalité ce n'est rien d'autre qu'une reproduction de l'histoire. Sauf erreur de ma part, l'aventure scolaire des trois enfants de Joëlle s'est arrêtée en cinquième. David et Teddy ont eu la chance, dans leur malheur qui semblait programmé, de trouver un artisan honnête qui les a formés. Aujourd'hui ils sont heureux de leur sort... Pour Angélique la suite fut un peu différente Mais elle reste persuadée qu'elle est la plus intelligence ! Faut-il être bête, quand même. Où je repense à Robert Musil, toujours extrait de sa conférence sur la bêtise « Elle parle beaucoup d'elle-même, et beaucoup tout court. Elle tranche avec décision, de tout. Elle est vaniteuse et indiscrète. Elle nous fait souvent la leçon ».
16 15
Soleil/Proxima vaut D = 4 . 10 m -----------> 1 a.l. = 9,467 . 10 m
Elle avait à peine seize ans qu'elle cherchait du travail « Moi je ne veux pas vivre la même vie que ma mère. Ne rien faire et attendre que les allocs tombent. Je serai indépendante. D'ailleurs je vais travailler comme serveuse ». Elle l'a fait un temps, très court. C'était trop difficile. De retour à l'ANPE, aujourd'hui Pôle Emploi, on lui a proposé de faire un stage découverte des métiers au sein d'une entreprise. La découverte ne fut en rien professionnelle, mais s'ouvra sur d'autres horizons.
Et là, le coup de foudre. Ils ont accueilli leur premier enfant assez rapidement. Les deux autres, obligatoires pour bien vivre sur le dos de ses gamins, arrivèrent dans la foulée. Voilà, elle avait fait comme sa mère et comme sa grand-mère. Cette vie que soi-disant elle ne voulait point, elle l'avait là, servie à souhait. On a envie de dire en mieux. Certes elle touchait toutes les aides que chacun reçoit et pour pouvoir être bien sûr de tenir elle s'était déclarée mère célibataire. Et un nouveau jack pot, un ! Personne n'est jamais venue vérifier et la chose a perduré jusqu'au mariage. Soit des années... Angélique a fait la même chose que sa mère, avec son mari pendant longtemps ils ont vécu « à la colle ». Je ne me souviens pas d'un quelconque mariage d'ailleurs au sujet de ma sœur alors qu'elle vivait avec son premier mari, le père de ses enfants... Oui, l'histoire se répète, hélas !
Parfois, ou souvent, ou toujours, je leur en veux. Les générations se suivent et se ressemblent.
Objectif recherché : Aucune évolution, on reproduit à l'infini cette même histoire.
J'imagine quand je pense à ma mère, à ma sœur et à ma nièce, une toute petite fille qui une fois terminée la grosse commission, enfin là en l'occurrence les trois commissions, appellerait ses parents en disant. « Ça y est, j'aaaiiii fiiinnnniiiiiii ! ». C'est peut-être méchant mais c'est, hélas, la stricte vérité. Une histoire pour se torcher. On dirait que faire ces trois gamins pour toucher les allocs sont leur unique but, seule motivation. Un peu comme une assurance vie mais ici les rôles sont changés. Ce sont les enfants qui doivent nourrir les parents.
Ce qui m'a toujours sidéré, et ceci depuis près de vingt ans, c'est l'entendre dire « Oui mais tu sais, ça, je l'ai acheté avec mon propre argent ». Ah oui, mais quel argent ? Certes, contrairement à sa mère ou sa grand-mère, son mari avait un travail. Il ramenait la paie à la maison, s'occupait du lever des enfants, de la cuisine, du ménage...De tout en vérité.
Outre ce salaire il travaillait au black pour un centre équestre. Angélique avait donc pour vivre ses deux salaires et les allocations des enfants. C'était quoi ce qu'elle nommait son propre argent ?
C'était soit le revenu du mari soit les allocs...Quelle hypocrisie. Les enfants étaient plus grands, ils habitaient une maison et ils s'étaient mariés donc fini le salaire de mère célibataire.
Comme sa grand-mère, comme sa mère, elle était persuadée de très bien gérer cet argent. Le seul problème c'est que les enfants, qui auraient dû être la cible, ne participaient pas à la fête !
Nous étions bel et bien dans le monde des reproductions. Quand je pense que c'est Angélique qui s'occupait des comptes, je me demande si depuis toujours elle ne s'est pas fabriquée une caisse noire
d’où l'achat de sa nouvelle maison payée cash.
« Elle était de ces femmes si imbues d'elle-même qu'il ne leur vient pas à l'idée
qu'on puisse les détester. » Collen Mc Cullough.
Je sais que Joëlle a essayé de faire de son mieux. Elle leur a offert une liberté qu'elle n'a jamais eue.
Quand elle nous invitait, les gamins courraient de partout, ça criait aussi beaucoup. Pour être tout à fait sincère, à part David qui jouait en silence, les deux autres ressemblaient davantage à des sauvageons. Ils avaient accès à la télévision quand ils le voulaient. Elle leur avait même acheté ou récupéré une console de jeux, ils étaient comme des fous devant.
Bien sûr Joëlle n'était pas parfaite. On ne sort pas idem d'une telle enfance. J'ai su par la bouche d’Angélique « Qu'elle n'avait le droit de se laver que les mercredis et qu'elle regrettait que sa mère ne fasse pas assez attention à elle ». Elle m'avait raconté notamment ce voyage d'école où ils étaient revenus vers les cinq heures du matin. C'était l'hiver, il faisait nuit.
Les parents étaient là pour retrouver leurs enfants. Angélique avait fait la route à pied. Pourtant le quartier n'était pas sûr... Sa mère l'avait prévenue « Tu te débrouilles. Moi, j'ai pas de voiture... »
Était-ce vraiment qu'une histoire de voiture ?
Être parent n'est-ce pas apporter une certaine sécurité, qu'importe le moyen de locomotion, non ?
On porte tous ses blessures. Et puis on essaye de faire avec. Était-ce une raison suffisante pour continuer sur cette voie ? Je ne sais pas si les enfants d'Angélique avaient le droit de se laver mais ce que je sais c'est que ma nièce ne se lavait jamais les cheveux. Ils étaient gras, sales, moches.
Une seule fois je lui en ai fait la remarque, sinon je faisais celui qui n'a rien vu. Je n'avais pas pu m'empêcher de lui dire « Pour ton mariage - la date était très proche - tu devrais faire attention à tes cheveux, ils paraissent un peu défraîchis ». Elle m'avait répondu du tac au tac « Ah mais non, c'est mes cheveux. Je peux mettre n'importe quel shampoing sur moi cela ne marche pas ». Que répondre à cela...Alors on ne dit plus rien. On constate, mais on ne dit rien.
C'est bizarre car pour Joëlle le problème ne se posait pas, ni pour mon frère ni pour ses frères.
Joëlle a vécu la même vie que la mère. Une vie à la maison à suivre des séries sentimentales, pas policières, un peu de ménage pour se donner bonne conscience mais aussi un but. La seule véritable différence c'était l'heure du lever des corps. Le couple, en effet, ne débutait pas ses journées avant dix heures du matin voire plus. Je n'ai jamais osé demander comment se passait le petit déjeuner. Ma sœur préparait-elle tout à l'avance – je sais que pour la bouffe, comme la mère, elle achetait seulement la gamme premier prix. Avaient-ils droit, eux aussi, aux gâteaux secs achetés par sac d'au moins un ou deux kilos ? Ou pire, partaient-ils le ventre vide ? Mais comme pour chaque individu la vérité est peut-être aussi ailleurs ? Quand je pense à Joëlle je vois toujours une personne pas du tout prétentieuse. Elle était même à l'opposé. Comme je l'ai déjà dit c'était la fille sympa, l’œil rieur et franc. C'était là une grande différence avec sa fille.
« La solidarité n'existe pas : N'existe qu'une
coalition d’égoïsme. » Francesco Albéroni.
Un jour, je ne me souviens plus de la raison, je suis allé voir Angélique en milieu de matinée, style dix heures. Elle a ouvert la porte avec les yeux encore pleins de rêves pourtant je l'avais averti de ma venue. A l'époque on parlait beaucoup des escortes dans les médias.
Je suis entré, j'avais prévu des croissants. Le seul hic c'est qu'ici il n'y a pas de café. Alors on a oublié le petit déjeuner. Elle est partie s'habiller et là j'ai vu Jordan. Il était dans sa chambre, en mode silence, seule la télévision trahissait sa présence. Il venait de se lever, il était là, face à moi, deux mètres à peine devaient nous séparer. Il était face à moi mais surtout face à cette télévision en train d'insérer un nouveau DVD. Quand Angélique est réapparue je lui ai dit ma surprise, a à peine six ans, de se fabriquer lui-même son programme. « C'est normal, je me lève toujours très tard alors il fait ce qu'il a à faire ». Je me suis dit qu'il y avait un problème mais qui étais-je pour en parler ?
D'après sa mère, Jordan ne voulait rien faire. Ils ont essayé de l'inscrire dans un club, de foot je crois, pour découvrir l'esprit d'équipe mais il n'est pas revenu la deuxième fois. Il ne voulait pas.
Mais être parents n'est-ce pas insister, changer, s'adapter mais qui étais-je pour en parler ?
Parfois on voudrait croire à une évolution. Jordan était alors très mauvais élève et pour l'aider dans ses études ils l'ont inscrit dans une école privée. Sage décision bien sûr mais la mère était-elle à l'initiative de ceci où plutôt la belle-mère, du côté paternel, qui s'inquiétait depuis un temps ?
Qu'importe. Là, je leur ai dit qu'ils avaient raison et nous en avons parlé. u – 1
n
« Faire le bien ne peut pas rendre heureux vn = --------
mais le mal rendra à coup sûr malheureux. » Tolstoï. u + 1
n
Ils habitaient une HLM, à côté de l'immeuble de la mère, et les rapports avec les voisins étaient plutôt mauvais, heureusement le grand-père, du côté de son mari, partait joyeusement en maison de retraite. Une maison se trouvait vide. Alors ils l'occupèrent avec un loyer défiant toutes concurrences. En effet pour le prix d'une location de garage il avait celui-ci bien sûr et la superficie était telle qu'on pouvait même y rentrer trois véhicules mais également la maison et le terrain autour, un grand terrain. C'est la mère qui, un jour, me l'a raconté.
C'est ce même jour où elle m'a annoncé « Angélique ne se lève jamais avant, au plus tôt, les dix heures. Et une à deux fois par semaine, si tu la cherches tu la trouveras ici, sur le coup des treize-quatorze heures. C'est souvent qu'elle s'invite à manger et puis elle disparaît ». Je savais la chose exacte et je n'avais pas eu besoin des dires de ma mère ou de son frère. J'avais déjà assisté à la version mère – fille et donc sœur - nièce. Deux ou trois fois je m'étais présenté au domicile de Joëlle, avec ma nièce, sur les coups des quatorze heures. Et à chaque fois elle ressortait la même rengaine. « Tu sais maman, je suis partie au dernier moment, tu aurais un truc à grignoter ? ».
Je me souviens que Joëlle n'était pas très chaude pour répondre positivement à cette requête. Une fois elle a ouvert son frigo. A l'intérieur de celui-ci une grande casserole et puis plus rien.
Elle l'a sortie, l'a posée sur la table et a soulevé le couvercle. Des pâtes trop cuites se retrouvaient mélangées avec un coulis de tomates. Ces petites boites dont les gens se servent pour améliorer leur sauce, ici le coulis essayait vaguement de recouvrir ce tas de pâtes. Elle n'a pas sorti d'assiette. Avec la fourchette elle a mangé, seule, ces pâtes froides, enfin quelques bouchées seulement car il fallait bien penser aux repas de la famille. Pour le soir ou pour le lendemain ? Peut-être qu'eux aussi, à l'image de notre famille- ne dînaient que de sandwichs le soir venu ?
Et les factures qui continuaient à les payer ? Et les loyers, même à un prix dérisoire, étaient-ils payés ? Mystère et boule de gomme. Pépé a tenu un peu plus d'un an dans sa belle maison de retraite. Comme ma nièce et son mari n'avaient pas d'autre choix que de rester là, ils y restèrent. La sœur et le frère du mari d’Angélique touchèrent un peu d'argent pour qu'ils puissent être déclarés propriétaires. En fait, le jour où Angélique a déclaré que la maison avait été estimée telle somme tout le monde comprenait – Tout le monde ? - que nous rentrions dans le monde des magouilles. Mais il faut de tout pour faire un monde, les profiteurs et... Je crois que c'est à ce moment qu’une partie de la famille, du côté du mari, a rompu les ponts. Qu'importe, ils avaient la maison !
Connaissez-vous les belles histoires version Angélique. Une histoire toujours faite sur mesure.
Une petite histoire pour la route, allez je vous la sers ! Ça a commencé comme ça au téléphone.
A « Oui tu sais la voiture que tu as achetée...
Moi « Quelle voiture ? C'est la mère qui l'a achetée... « Je crains votre silence, et non
Nouvel appel, en milieu de discussion. pas vos injures. » Jean Racine.
A « Oui tu sais la voiture que tu as achetée...
M « Quelle voiture ? C'est la mère qui l'a achetée...
Elle m'a appelé ainsi pendant plusieurs jours, plusieurs semaines. J'ai tenu ce même discours pendant plusieurs jours, plusieurs semaines et puis un jour, de guerre lasse, j'ai arrêté.
Je ne comprenais pas le pourquoi d'une telle situation mais j'ai arrêté aussi bien de confirmer ou d'infirmer. C'eut été comme pisser dans un violon, non ? Et c'est reparti de plus belle !
Et puis un jour le piège se referme, c'est ainsi que je l'ai vécu.
« Allo, c'est Angélique ». Parfois c'était plus direct « Oooouuuiiiuaaaaiiiiiiissss... c'est moi. »
Je lui fais remarquer qu'il y a beaucoup d'écho et qu'elle devrait supprimer le haut-parleur.
Elle me répond qu'elle n'est pas sur haut-parleur. Je sais qu'elle ment ! Mais ce n'est qu'un mensonge parmi tant d'autres. Elle enchaîne « Oui tu sais la voiture que tu as achetée... ». Pendant son discours j'ai pensé à ma sœur, allez savoir pourquoi. Je me suis dit qu'elles n'avaient rien d'autre à faire pour s'amuser. J'ai trouvé ceci bête et méchant. J'ai été déçu par ma sœur.
Mais ce n'était peut-être pas elle. Mais alors qui ? Ces frères, la belle famille...
Tout était envisageable voire même une simple amie. Aujourd'hui je me dis qu'il est fort probable que cela soit plus grave. Mon frère ? Ma propre mère ? Ou comment monter les uns contre les autres. Et cette histoire est bien loin d'être la seule. Pas plus tard que lors de l'enterrement elle m'a dit, je crois que ma sœur et son nouveau compagnon étaient présents, « C'est bien toi qui as acheté le fauteuil électrique ? ». J'ai répondu que non. J'ai bien acheté un fauteuil roulant il y a de cela bien longtemps, oui ça c'est sûr, mais jamais électrique. Ça continue à magouiller non-stop. Que recherchent-ils, que recherche-t-elle ? Le jour de l'enterrement je n'ai pu m'empêcher de dire alors qu'Angélique déblatérait n'importe quoi « Oh, de toute façon dans cette famille c'est l'univers du mensonge ». Oui, du mensonge et du vol.
Car du vol il en fut bel et bien question. « Ce ne sont pas les richesses qui font le bonheur,
mais l'usage qu'on en fait. » Miguel de Cervantes.
J'ai fait les courses pour ma mère pendant plus de dix ans. J'ai toujours payé, je n'ai jamais rien demandé. J'ai appris, suite à une conversation téléphonique avec ma nièce, qu'elle aussi lui faisait ses courses mais qu'elle ne pouvait le faire gratuitement. Je trouvais ceci normal, « simple, basique ». Moi j'étais son fils et elle seulement sa petite fille. Mais l'histoire ne s'arrête pas là !
J'ai appris une partie de l'histoire par hasard. Un jour j'ouvre le frigo de la mère pour lui passer du fromage. Je prends le premier qui vient et le pose sur la table. J'ouvre et constate un fromage plus qu'à bout de course. Ça puait, je crois que des asticots n'étaient pas loin de former des colonies.
Moi « C'est quoi ça ?
Mère - C'est du fromage acheté par Angélique. x > 1 -----> f ' ( x ) < 0
-Mais tu en as largement assez avec tout ce que je te prends, non ?
-Mais elle ne m'a pas demandé mon avis. Elle a débarqué comme ça avec ses quatre fromages. Tiens, Joëlle était même présente.
-Tu as vu l'état de ce fromage ? C'est quoi ça ? Ce n’est pas mangeable ?
-Ils sont un peu coulants, je sais. Joëlle en a fait la remarque. Elle a même dit qu'au marché où elle se sert cela coûte beaucoup moins cher.
-Parce que t'as payé ça combien ? « L'hypocrisie est un hommage que le vice rend
-Euh, vingt euros. à la vertu. » François de la Rochefoucauld.
-Quoi ! Vingt euros pour ça ? C'est une plaisanterie ? T'es folle ? »
Plus tard, j'ai appris que lorsque Angélique avait besoin d'argent elle se rendait chez un discounteur où les morceaux, certes plus très frais, étaient vendus à la pièce pour un euro. En quelques minutes, le temps du trajet soit une ou deux minutes, les prix avaient quintuplé. Elle empochait directement seize euros. Là, c'est sûr, c'est plus du gratuit.
C'était peut-être une partie de ce qu'elle nommait « son propre argent »
Outre les petits commerçants Angélique volait aussi au sein des grandes surfaces. Chaque début de mois ils partaient à Auchan pour les courses mensuelles. Ici, les courses sont faites pour durer tout le mois. Nourrir ses gamins avec des courses mensuelles, je n'ai jamais vu ça. Comme je n'ai jamais vu autant de boites de conserve, toujours les moins chères, dans ses placards.
On pouvait se douter que le frais ne devait-être que très occasionnel sauf s'ils trouvaient quelqu'un pour le leur donner. Sans le savoir, avec tout ce que j'achetais pour ma mère – Uniquement que du frais – pendant plus de dix ans j'ai dû être sans le savoir le fournisseur officieux de ce couple amoral. Normal j'arrivais chaque fois avec des sacs de bouffe pour plusieurs personnes alors qu'elle était seule. Disait-elle que c'était moi qui payait ? Ça aussi je ne le saurai jamais. C'est comme lorsque je me suis présenté chez ma nièce, en fin d'après-midi, avec un gâteau pour partager un instant convivial. Chaque fois je disais « Tu prépares le café ? » Chaque fois elle me rappelait qu'elle n'avait pas de café. Alors elle mettait le paquet au frigo et après...Elle faisait comme si...Comme si « on » avait oublié. Combien de fois me suis-je fait prendre au jeu avant d'en prendre bonne note ? Moi, je faisais comme si de rien n'était...Mais je n'étais pas dupe.
Attendaient-ils mon départ pour s'y jeter dessus ou encore plus vicieux allaient-ils s'inviter chez Vincent, François, Paul ou la mère, ou la belle-mère voire la grand-mère ? Mystère ? Mystères ?
3 3 2 2 3
( x + y ) = x + 3 .x .y + 3 .x .y + y
Pendant ces fameuses courses elle en profitait pour acheter des denrées diverses pour la mère.
Allez, on prend l'exemple du café. Un exemple parmi tant d'autres, on peut décliner jusqu'à l'infini.
Retour au café. Comme beaucoup de personnes on prend régulièrement la même marque. C'est déjà difficile de trouver celui qui va vous satisfaire. Souvent si on change, on regrette. Elle savait très bien la marque qu'elle prenait. J'avais d'ailleurs rempli un de ses placards avec des colis d’un kilo et comme je profitais de promotions elle avait devant elle au moins douze parquets de deux cent cinquante grammes d'avance. Qu'importe, l'important ce n'est pas le service mais la récompense. Elle a acheté trois paquets d’un kilo d'un robusta infecte. La mère n'a rien dit. Ça lui a coûté aussi cher que pour de la qualité. Mais alors pourquoi s'en foutre autant ?
Pour l'argent. Avec sa carte Auchan, et pour cette promotion, on remboursait la totalité ou la moitié du prix sur leur cagnotte. Bien sûr la mère payait le prix fort. C'est ainsi qu'elle se retrouvait avec des produits qu'elle n'utiliserait jamais mais dont on était sûr qu'elle les paierait. C'était peut-être une partie de ce qu'elle nommait « son propre argent ». « Fabrique de rêve. Rien n'est plus vrai que le faux. Même un cauchemar peut se border de rose » et je pense à José Giovanni.
C'était à n'y plus rien comprendre. Chacun volait, chacun avait sa cible, chacun mentait pour sa bonne cause. C'est ainsi, grâce aux procurations de la mère, qu'Angélique trouva le foyer dans lequel je résidais. Mais, moi, je n'ai rien demandé ? Et là Angélique avait toute son importance.
La mère avait besoin d'elle. Dans sa tête elle devait à tout prix savoir l'appartement dans lequel j'étais. Des fous, des grands malades, des gens sans aucune moralité, sans éducation et sans respect.
J'avais honte pour eux, j'avais honte pour moi.
Alors j'ai retrouvé, comme par le plus grand des hasards, Angélique et son frère Teddy près du foyer. Puis j'ai croisé Angélique un autre jour puis pour finir carrément son frère Teddy qui m'attendait sur le parking, normalement privé, du foyer. En réalité il est venu à trois reprises sur ce parking, avec sa compagne notamment. C'était du harcèlement. Et il était fier en plus ce con, cela se voyait sur son visage. J'ai repensé aux sauvageons qu'ils formaient avec cette sœur, rien n'avait changé. Aucune moralité. Il devait se prendre pour un grand espion, un peu comme lorsque l'on joue aux cow-boys et aux indiens ou aux policiers et aux voleurs à l'époque de la jeune enfance.
Il en avait l'âge...Mental, j'entends. Après il faisait remonter l'information à sa sœur et cette dernière à la mère. La boucle était bouclée et la mère était au paradis, dans le sien, amoral.
Lors de notre dernière rencontre j'ai failli lui dire qu'aucune mère digne de ce nom n'aurait fait ça mais à quoi ceci aurait servi ?
Voilà ce qu'appelait Angélique « Les meilleures amies du monde loin de toute hypocrisie ».
« Le théâtre ne dit jamais la vérité,
mais c'est parce qu'il ne dit pas la vérité
qu'il engage le spectateur à trouver la sienne. »
André Steiger.
Du plus petit... Au plus grand...
Billion = 10 puissance 12 Galaxie = 100 Zn = 10 000 000 AL
Milliard = 10 puissance 9 Système solaire = 15 Zn
Zeptoseconde = 10 puissance (12 + 9) = 21 Soleil = 1,391 Gm Terre = 12,8 Mm
….......ET ÇA REPART !!!!!!
Planète tellurique, avec une superficie de 144,8 millions km2 et une distance du Soleil de 227,9 millions de km. Ma gravité est de 3,721 m/s2 et la moyenne des températures est de – 63°C.
De – 140 à 30°C. Mon atmosphère est de 96% de dioxyde de carbone, plus 2% d'argon et 1,9 d'azote. Je possède deux satellites : Déimos et Phobos. J'effectue ma période orbitale en 687 jours terrestres. Je suis inclinée de 25° de mon axe. Traces d'un passé mouvementé masqué par l'activité volcanique, l'écoulement de cours d'eau, l'érosion et les impacts de météorites. Il y a trois milliards d'années, la planète rouge était recouverte de rivières et des lacs. Pour voyager jusqu'à moi, le passage le plus proche entre nous serait d'environ 260 jours. Je suis.... Je suis... Je suis...
A SUIVRE …
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