CHAPITRE 28
CHAPITRE 28.
Week-end du 21.
Week-end à Saint Paul, et je pense à ma sœur. « Figure-toi que chaque jour qui luit
est le dernier jour pour toi ; tu recevras
J'ai mis mon réveil pour six heures. avec bonheur l'heure sur laquelle tu
En fait j'ai presque du temps à revendre, normal il est cinq heures. n'auras pas compté. »
Horace.
Une fois installé dans le car je réalise que cela fait pile une semaine que je suis au courant.
Pour m'évader je lis « Le Canard enchaîné ». La seule presse libre...Au moins de publicité.
Une fois sur place je n'ai pas à passer par la boulangerie car la veille j'ai acheté dix croissants et dix pains au chocolat, c'était le deal pour accéder à la promotion.
Pour un week-end c'est plutôt pas mal, non ? Je sais, c'est trop, c'est à l'image de notre société.
J'emporte avec moi des hamburgers maison, du fromage... Bref aucun risque de pénurie.
Je range mon sac, change d'habits mais je sens bien que j'y vais à reculons.
Paul Valéry aurait pu le dire mieux que moi « Nous entrons dans l'avenir à reculons ».
Une fois sur place je prépare tout ce dont j'ai besoin aussi bien la chaux, le sable, les truelles, l'eau, mais aussi tout pour terminer la gouttière. J'hésite. Je commence par quoi ?
Là, je ne le sens pas pour la gouttière alors je prépare mon mélange chaux, sable et eau.
C'est parti ! J'ai dû mal à atteindre plusieurs endroits mais, bon an mal an, le résultat n'est pas si mal. Il est un peu plus de dix-huit heures quand je décide de m'arrêter.
Pour les joints c'est presque terminé. C'est la fin de la journée et je bataille, une véritable lutte, avec cette échelle démesurée. Pour les autres échelles je n'ai pas ce souci mais la hauteur fait que... Je m'énerve tout seul. Je range mon chantier, demain je verrai pour ma propre grange.
Une fuite dans le toit est apparue.
« Rien ne vous emprisonne excepté vos pensées.
Rien ne vous limite excepté vos peurs.
Et rien ne vous contrôle excepté vos croyances. »
Marianne Williamson.
C'est le froid qui m'a réveillé.
Il n'est pas cinq heures, je me force à rester couché. Il fait très froid, je ne l'avais pas prévu.
J'ai tellement peur du froid que je retarde mon lever.
J'attends sept heures trente pour débuter ma journée.
Pour me mettre en jambe je commence par l'arrachage des mauvaises herbes. Puis je poursuis par du rangement et je jette aussi certains ustensiles. Je rassemble des vieux pinceaux hors d'usage, des planches de bois trop usées ou mal coupées, des outils défectueux et la liste est bien sûr loin d'être exhaustive et je pars vider mes poubelles au centre du village.
En route je rencontre la pâtissière. Elle me parle de la fin proche des travaux de voirie. J'écoute, non j'entends plutôt. Je lui réponds deux ou trois banalités et la salue. Comme je le dis parfois « Je n'ai pas envie de lui tenir le crachoir ».
Quand j'arrive de nouveau à la maison je ne peux faire autrement que m'interroger sur le niveau de la rue. Ceci me paraît flagrant. De plus, hier, j'ai eu l'impression que la cave était humide. Je dois être vigilant et si possible être présent un jour de grande pluie. Bon, passons au chose sérieuse.
Je positionne l'échelle sur le côté de la grange. Je la fixe avec une chaîne à son sommet. En effet, j'ai décidé de la laisser ainsi plusieurs jours. Je redécouvre cette partie de toit et localise la fuite.
J'interviens mais la réparation n'est pas faite pour durer dans le temps. C'est réparé, certes, mais je devrai reprendre ces travaux certainement la semaine prochaine.
Il est midi au clocher de l'église. Je n'ai même pas faim. Je me rends compte que j'ai mal partout.
Je décide de rejoindre mon lit pour me reposer.
3 2
19 x – 7 x – 5 x + 3 = 0 -----> 0, 5726399...
Le soleil s'est levé depuis longtemps maintenant, la chaleur bien présente. Sur mon lit, j'écoute la radio mais ne trouve aucune station intéressante. Profitant de cette pause, j'ai pris la décision de partir avec le car de dix-sept heures, le dernier. Je suis là, allongé sur mon lit, depuis près de trente minutes quand je décide de me lever.
J'ai du mal, beaucoup de mal, je suis crevé. Je suis surpris d'être aussi fatigué.
Je regarde l'heure il est un peu plus de treize heures. Je suis épuisé. Tant pis je range le chantier et la maison avant de me changer.
Je ferme la porte et décide de laisser le volet de la porte ouvert. Je vérifie rapidement que le portail du jardin est bien fermé, la porte de la cave également. Oui, cela ne sert à rien de rester...Je suis trop fatigué. Je risquerais de faire des bêtises si je ne suis pas assez vigilant. Et puis pour rapporter la voiture en ville, cette fois ci, je le sens bien. Je sais, c'est bête mais pour faire les cinquante kilomètres qui me séparent de mon appartement c'est ainsi. Il faut que je le sente bien.
C'est illogique, je sais. Mais c'est ainsi que je conduis le plus sereinement. Comme une impression qu'il me sera impossible de croiser ni gendarmes ni policiers.
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Énergie du vide (d’après la constante cosmologique ) ------------> 10 J/cm
Tout s'est très bien déroulé. Je gare ma voiture. J'ai du temps devant moi alors pour prendre un peu d'avance sur la journée de demain, je rédige un courrier pour les pompes funèbres.
Entre temps j'ai retrouvé un ancien chéquier. Certes, l'adresse n'est plus valable mais je sais que cela ne pose aucun problème. Par contre il y a un petit souci, l'adresse est celle d'un foyer de jeunes travailleurs, celui où Teddy venait à ma rencontre. Je m'interroge. Et puis je me dis que je fabule. Bien sûr que je fabule. Je pense à autre chose.
Je ne dois pas oublier que demain je dois être présent pour la venue d’une entreprise entre 7 H 30 et 9 H 30. Si tout se passe bien j'irais à la poste en fin de matinée.
Voila pour ce qui est des bonnes nouvelles ou presque.
« Les jouissances de l'esprit sont
faites pour calmer les orages du cœur. » de Stael
Une mauvaise nouvelle s'annonce. Je viens de constater la perte de mon trousseau indépendant qui comprend la boite aux lettres, ce n'est pas trop un problème, mais surtout le volet de la porte de la maison qui protège toute entrée.
Je cherche partout, rien. Je vais devoir attendre mardi pour remonter et savoir. Je suis presque sûr que je les ai oubliées sur les marches qui mènent à la maison.
Et si quelqu'un les récupérait ? Je serai mal, je n'ai aucun double. De toute façon je n'ai pas le choix avec cette formation que je suis actuellement.
Je repense à cette dernière nuit. Outre ma lutte contre le froid j'ai beaucoup pensé à ma mère mais aussi à ma sœur. Ma sœur qui n'a même pas touché un centime.
J'ai honte. J'ai mal. Bien sûr que ceci n'est pas normal !
Alors, dans mon lit, avant de m'endormir, je rédige de tête un courrier.
Je tenterais d'expliquer qu'il y a eu, déjà, bien assez d'injustices durant notre enfance pour arrêter enfin la machine. Je lui dirais, en espérant que mon frère soit d'accord, un partage différent.
Je préparerais un chèque pour que chacun ait la même somme...
Et Alain... ? ... Je m'endors dans les mots de René Char « L'impossible nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne ».
« N'oublie jamais que tout est éphémère,
alors tu ne seras jamais trop joyeux,
ni trop triste dans le chagrin. » S
J'ai mis mon réveil pour six heures. En fait j'ai presque du temps à revendre, normal il est cinq heures. Je pars pour deux jours à Saint Paul.
Dans l'autocar qui me mène à bon port, pour m'évader je lis « Le Canard enchaîné ». La seule presse libre... Au moins de publicité. Et puis j'aime bien cette façon de traiter l'info... Entre humour et investigations.
Au début, la marche c'était pas trop mon truc. Et puis un temps plus loin, et pas mal de trajets passés, j'ai apprécié. Mais vraiment ! Ce silence, presque aucune voiture, cette nature, ses occupants. Tiens, là, par exemple : Ce lépidoptère dont la forme adulte est appelée papillon. A l'image des abeilles voici de véritables insectes pollinisateurs. On les connaît pour leur fragilité, leur élégance … ou leur beauté. Quand je pense à toutes ces transformations (chenille-chrysalide) et tout ça pour vivre en moyenne trois ou quatre semaines ( en Europe notamment ) et encore certains, les psychés, volent à l'aube, s'accouplent dans la foulée et meurent peu après.
D'après une étude qui remonte à cela quelques années, il y aurait 170 000 espèces différentes dont 5000 en France.
Oui, mais il y a quelques années … Et aujourd'hui ?
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